samedi, octobre 02, 2010

La journé d'Arles


ARLES 22 mai 2010

« Veni, vidi, vici : je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu » avait dit Jules César après l’une de ses victoires en 47 av.J.C. « Ave César », ceux qui te regardent monter des eaux te saluent.

Nous ne pouvions pas rater l’exposition de l’année au Musée de l’Arles Antique « César, le Rhône pour mémoire » consacrée au buste de l’un des plus grands hommes de la Rome Antique qui a octroyé à Arles, à l’époque Arélate, en 46 av.J.C. le statut de colonie romaine pour la remercier de l’avoir soutenu dans sa lutte contre Pompée à Marseille.

Parce qu’il ne s’agit pas de n’importe quelle tête : retrouvée dans les eaux boueuses du Rhône où elle baignait depuis très longtemps. Bien sûr on ne sait ni quand ni comment elle est arrivée là. Mais elle est extrêmement belle, en marbre de Phrygie, et bien conservée. Il semblerait d’après les experts que ce soit la seule sculpture faite du vivant du dictateur, toutes les autres ayant été réalisées post-mortem d’après un masque funéraire. L’expression du visage ridé et désenchanté, tellement réaliste, en est la preuve.

De par sa situation au confluent des principales voies navigables de l’époque, Arles était au cœur de tout le trafic commercial pour tout le pourtour méditerranéen. Et des milliers d’objets du plus gros au plus petit ont été repêchés ou gisent encore dans le fond du fleuve. Des objets les plus insolites, comme ce sarcophage !, raffinés comme cette coupe bleutée en verre , et de toutes provenances, même d’Afrique. Des amphores par milliers, de toutes origines (Grèce, Palestine, Crète, Asie Mineure), de toutes tailles, toutes formes et de toutes utilisations : huile, vin, conserves de poisson, sauce de poisson. Elles étaient facilement identifiables par un marquage spécifique.

On se doit d’admirer le courage des plongeurs qui jour après jour vont fouiller dans les eaux glauques du fleuve où l’on ne voit pas à deux mètres et le fond est une vraie poubelle. L’archéologue Luc Long, l’enfant du pays, est un de ceux qui y ont consacré une grande partie de leur vie. Une video nous montre combien cela doit être angoissant de s’enfoncer dans cet univers de ténèbres où même des hommes expérimentés n’ont pu résister à la panique et on abandonné. On peut également imaginer l’intense émotion qui doit submerger les plongeurs lorsqu’un trésor est arraché à sa gangue de boue.

Car l’exposition regorge d’autres merveilles : très grande amphore en bronze, casseroles en cuivre finement sculptées, statues en marbre les plus fins, ou en bronze, ou même recouvertes d’or pour cette Victoire. On y croise nombre de personnages de l’Antiquité : Bacchus, Esculape en toge avec son caducée, une Artémis éphésienne, un Lépide balafré, Neptune avec un chien et un admirable « barbare » en bronze, à la musculature magnifique, portant barbe et moustache, les mains liées dans le dos mais fier et arrogant.

Après tant de beauté et cette plongée dans le monde antique, nous allons déjeuner dans un restaurant, la Caravelle, spécialisé dans la cuisine de l’Arles Antique, menu élaboré par Taberna Romana ! Entre nous on ne sait pas trop ce que l’on a mangé, même si les noms simili-latins étaient « traduits » en langue vulgum moderne. Mais bon, ce n’était pas mauvais, bien qu’original. Evidemment on ne peut pas manger tous les jours de la bonne cuisine normande à la crème !!!
L’après-midi, visite guidée de Arles (guide-conférencier pour une fois pas terrible !).

Michèle Maignal / Juillet 2010

1 commentaire:

oukala a dit…

Comme toujours toujours un beau récit qui nous enchante,
Merci Michèle et encore Bravo
Annie