samedi, janvier 25, 2014

Pour tous les Aminopiens qui veulent nous suivre sur facebook

Après avoir discuter avec certains d'entre d'eux vous , qui sont fortement informatisés . On m"a demandé une page facebook pour faciliter la communication entre nous ! La voici donc !
https://www.facebook.com/pages/Aminop-lAmicale-des-Normands-en-Provence/1403130126605161

samedi, juillet 07, 2012

d'Auguste à Rapsodie...

AMI NOP fait fort ... et saute les siècles allégrement !
(signé le webmaster)


Orange / Marcoule 11 mai 2012


Encore une de ces journées formidables comme nous les aimons, où nous vagabondons   pardessus les siècles : de l’antiquité romaine et ses prestigieux vestiges jusqu’au présent/futur et sa culture scientifique tellement ancrée dans notre quotidien mais aussi pleine d’interrogations.

 Si l’on vient à Orange, Arausio,  il n’est pas question d’aborder cette ville sans admirer l’Arc de Triomphe, de dimensions imposantes, construit env. 20 av. J.C., symbole d’exploits guerriers sur la pacification de la  Gaule et la victoire remportée par Auguste à Actium sur la flotte d’Antoine et Cléopâtre.


 Ensuite Orange c’est bien sûr le Théâtre Antique. Mais avant de l’aborder nous passons par le Musée d’Art et d’Histoire. Véritablement instructif : la salle des cadastres qui donne une idée grandiose de ce que put être la présence des romains dans cette région immense qui couvrait de Montélimart à  Chateaurenard. Ce cadastre, semble-t-il demandé par Vespasien pour des questions de recouvrements d‘impôts, a été reconstitué à partir de fragments trouvés lors de fouilles à partir du 18e S. Les terres étaient découpées selon un quadrillage bien précis dont une partie aux centuries, une autre aux notables, et enfin aux habitants locaux, les tricastinis, bien sûr pas les meilleures. Au sol une grande mosaïque qui devait décorer une villa de notable.

 Nous abordons ensuite le Théâtre, avec sa muraille de 103 m de long et 36 m de haut, pièce maîtresse du théâtre. Louis XIV en parle comme la plus belle de son royaume. Le rez-de-chaussée est percé de 17 portes avec au centre la porte royale. Il ne reste au monde avec Orange que trois anciens théâtres antiques de ce type : Aspendos en Turquie  et Bosra en Syrie.

 Ce théâtre, impressionnant de dimensions, dédié au culte de l’empereur, avait pour but la diffusion de la culture romaine. Il fait partie des premiers édifices construits dans la Province de Narbonnaise au début de l’Empire , un triangle Cimiez/Narbonne/lac Léman ! Bâti sur le creusement de la colline Saint-Eutrope et de pierres des carrières de Courthézon et Sérignan  ainsi que de marbre italien, il reste un des plus emblématiques symboles de la domination romaine.

 Il pouvait accueillir 8500 personnes, entrée gratuite, mais le public était hiérarchisé, les notables aux premiers rangs et tout en haut le poulatis, surtout des femmes lesquelles n’étaient acceptées qu’à condition de ne pas parler ! Il va sans dire que pour écouter notre très sympathique conférencière, Catherine, nous nous installons aux
places nobles.


 A l’intérieur du théâtre, dans le mur de nombreuses niches, dont les statues ont disparu, et au centre une niche monumentale qui abrite une effigie colossale (3,50 m), vraisemblablement celle d’Auguste. Le mur était également richement décoré de colonnes de marbre et de frises.

Entre la scène, bordée par un muret, et les gradins, un espace appelé l’orchestra. Au dessus de la scène un toit d’une portée de 60 m, il a une fonction d’abat-voix et protège également les comédiens, du soleil et des caprices du temps. A l’origine en bois, maintenant en matériaux modernes, il pèse tout de même 200 tonnes.

 Le spectacle commence par le culte à l’empereur et le culte au panthéon romain. Il durait toute la journée, surtout des comédies, et était entrecoupé de petites saynettes d’inspiration libre, ancêtres de la comedia del arte. Les comédiens étaient costumés selon des codes très stricts, chaussés de cothurnes à semelles épaisses qui leur donnait une allure un peu dansante, et ils portaient des masques et des perruques permettant de reconnaître les personnages.

 Hélas, au IVéme S changement de société, avec Constantin la religion chrétienne prévaut et les symboles de l’ancienne religion sont détruits. Puis suivent des périodes tourmentées, dont l’invasion des Wisigoths puis des Sarazins. Aux XIIe et XIIIe s les habitants s’installent à l’intérieur du théâtre en y construisant des maisons. Un incendie, et les tourmentes de l’histoire, les guerres de religions, la Révolution,  et ont laissé l’intérieur du théâtre à l’état d’éboulis.

 C‘est au XIXéme S que l’on pront conscience de l’importance de ce patrimoine hors norme et que l’on décide de le faire renaître de ses cendres grâce au travail remarquable et la ténacité  d’ingénieurs et architectes tels que Caristie, Daumet, Formigé. Les premières représentations virent des acteurs glorieux tels que Sarah Bernard Mounet Sully, redonner son lustre à ce magnifique théâtre. Et maintenant les Chorégies, unanimement applaudies.



Après cette mémorable visite, nous déjeunons (aïolis et tarte aux pommes, tout un symbole !) dans une grotte dans l’enceinte même du théâtre.



Et après l’époque romaine nous revenons de plain-pied dans notre siècle.

 

A Marcoule, site de recherches et applications nucléaires où y sont maintenant actives 5000 personnes, sur 280 hectares (et 7 km de routes !).

 La naissance de l’industrie nucléaire française. En 1954 choix du site de Marcoule par le CEA (Fonntenay aux Roses et Saclay)  au pied de la colline « la Dent de Marcoule », au milieu des vignobles ( where the swallows are flying high) et en bordure du Rhône.

 Production du premier réacteur au plutonium G1 à refroidissement d’air. Production d’énergie électrique civile puis avec en corollaire application à la Défense Nationale. Le Général de Gaulle visite le site en août 1958.

 Nous nous installons confortablement dans une salle de projection où une video , commentée par deux tout jeunes et charmants hôtes très high tech, nous donnera une vision explicative de l’évolution des techniques et applications de l’énergie atomique, sous le patronage du CEA  « Energies pour l’Avenir » et avec comme partenaires AREVA  Moult schémas, dont celui du processus de vitrification dans des fûts des déchets nucléaires.

 Après toutes ces explications qui doivent nous rendre complètement perméables aux cycles et mystères du monde nucléaire, nous sommes conviés à nous rendre sur le site de Phoenix. Autocar, badges, barrières de sécurité. Et là nous sommes interpellés par un agent de sécurité, hilare, bonjour les Normands, je suis du Cotentin !

 Phénix, un réacteur à neutrons rapides RNR, (à réaction nucléaire) , venant après le premier réacteur expérimental REP (réacteur à eau pressurisée) appelé Rapsodie. En résumé rapide : gaine en acier inoxydable, cuve principale, enceinte de confinement.  Le combustible : après enrichissement de l’uranium et manipulations, pastilles enfilées dans de longs tubes en alliage de zirconium qui constituent des « crayons » lesquels seront rassemblés en « fagots »  Nous en verront quelques-uns (inoffensifs)  Le sodium est le fluide colporteur. Le besoin d’eau quotidien pour le refroidissement des circuits est assez colossal même si en partie réutilisé en circuit fermé.

 Nous visitons le site de Phénix : hélas celui-ci étant en phase de démantèlement, nous n’aurons qu’une vision, grandiose,  de la cuve … vide Un peu frustrant  Nous posons pas mal de questions, certainement un peu dérangeantes : que deviennent tous les matériaux issus du démantèlement : les aciers et autres métaux sont recyclés dans l’industrie. Quant au sodium, il est réactualisé  pour des utilisations industrielles, mais toutefois il se peut que quelques quantités « infimes » soient injectées dans le Rhône !!! No comment !!!

 La dernière phase de notre initiation aux arcanes de l’ancien et du futur, le Visiatome. Remarquablement fait pour  tout apprendre sur la radioactivité, le nucléaire et les énergies de demain. Très intéressant à noter toutes les expositions proposées par le site : des maths partout, Louis Pasteur 100 après, La Fusion, séismes et tsunamis, zoom sur la police scientifique.



Pour conclure une note comique, laquelle devra plaire à tous nos valeureux champions surtout vélocipédiques : un vélo sur socle dont le guidon est assorti  de quatre rangées d’ampoules loupiottes qu’il faut allumer à la force des mollets, tout en réussissant à faire abstraction des encouragements totalement hypocrites et hilares de tout un chacun !!! Il n’y eut pas de gagnant . Mais les dames, n’ont pas démérité !!!


Michèle Maignal
27-06-12

 Ancêtre Aminopien , ayant bravé et vaincu Phénix... 






samedi, juillet 09, 2011

Sortie du Luberon... par Michèle

LUBERON

Samedi 11 juin 2011

Attention : bien prononcer « lubeuron », et non pas « lubéron », au risque de passer pour un béotien ou même encore pire pour un « plouc ». Au choix ! Mais comme nous avons de l’humour à revendre peu nous chaut.

Pour préparer cette belle sortie, Denis, histoire de nous mettre en bouche, nous avait soumis une devinette en forme d’énigme « Que se passa-t-il à Lourmarin le 17 avril 1891 ? ». Des réponses il y en eut, dont certaines parfaitement farfelues (la mienne par exemple). Que croyez-vous qu’il fallut y répondre : « RIEN ». Preuve à l’appui, un beau coup de pub pour Lourmarin qui l’a inscrit sur un panneau à l’entrée de la ville.

C’est vrai que cette partie de la Provence est absolument magnifique. Nous commençons notre découverte, par la visite d’un site d’une grande beauté, le Val Joanis, un terroir historique, domaine phare du Luberon planté de vignes , majoritairement syrah et grenache, et le plus médaillé. Le château, situé sur une ancienne villa romaine, a porté pendant plusieurs siècles les armoiries de Jehan de Joanis secrétaire de Louis III de Naples et une des rares propriétés françaises à avoir traversé les révolutions sans qu’en soit modifiée l’étendue. Le domaine classé parmi les « jardins remarquables» a été élu en 2008 « jardin français de l’année ». Outre à l’entrée une grande oliveraie, on se promène dans un immense dédale de jardins structurés avec arbres d’essence rares, vergers, gloriettes, des fleurs et potagers de légumes et herbes aromatiques. On peut aussi y acheter quelques bouteilles de très bons vins.

C’est beau, ça sent bon et cela nous donne faim. Cap sur Cucuron où on nous attend pour déjeuner, au restaurant de l’Horloge, un ancien pressoir à huile du XIVème siècle. Sous les voûtes en pierre nous dégustons un menu raffiné, avec par ex. pour entrée flan de banonet de Banon aux amandes , tapenade de tomates séchées. Absolument délicieux et difficile de faire plus provençal.

Nous quittons ce joli village perché pour nous rendre dans un autre lieu célèbrissime, Lourmarin, porte d’entrée au sud du Luberon. Et là, que de monde, que de voitures. C’est vrai que c’est le week-end de la Pentecôte, qu’il fait un temps magnifique et que de plus le village abrite sur la place centrale une grande brocante. Blotti au pied de la barre du Luberon, tout près de la Durance, au cœur d’un des plus beaux sites naturels de la Provence, il est classé parmi « Les plus beaux villages de France » et de ce fait attire un grand nombre de touristes.

Le château, à l’origine une tour de guet fortifiée, appelée maintenant « castellas ». Puis vers le 12e Siècle naissance de la forteresse, demeure fortifiée qui appartenait à la famille des Baux et passa ensuite entre les mains d’autres puissantes familles provençales. Vers 1460 la très noble Famille d’Agoult l’acquiert et Foulques d’Agoult riche et puissant seigneur, chambellan et ami du Roi René fait venir du Piémont une colonie de Vaudois pour assainir les terroirs marécageux de Lourmarin. Il entreprend simultanément la reconstruction du château que l’on nomme « le Château Vieux » de style encore gothique. En 1526, un de ses descendants entreprend de l’agrandir. François Ier qui y fit halte en 1537 emmena le jeune François d’Agoult comme page à sa cour mais sa mère poursuivit la construction de la partie renaissance adossée au château.

En 1545, guerres de religion en Provence, notamment contre les Vaudois du Luberon qui avaient adopté la religion réformée. Ensuite le château connut diverses fortunes, il échappa de justesse à la destruction au moment de la Révolution. Racheté en 1801 par Pierre de Girard, lourmarinois, dont le fils Philippe de Girard, inventeur en 1810 de la machine à filer le lin, fit hélas faillite. En 1920, un riche industriel lyonnais, Robert Laurent-Vibert, érudit, normalien, agrégé d’histoire, membre de l’Ecole Française de Rome, Président de la Firme Vibert-Pétrole Hahn, racheta in extremis le château qui allait être voué à la destruction.

Classé monument historique depuis 1973 et maintenant « Fondation Laurent-Vibert », il reçoit chaque année des artistes, écrivains, chercheurs et qui ont à leur disposition douze salles de bibliothèques, deux salles de musique, et une salle-atelier de peinture.

La visite du château commence comme il se doit par la partie ancienne, le Château-Vieux dont l’aspect sévère est allégé par une succession de galeries d’où l’on peut admirer la tour hexagonale et les gargouilles en forme de chien. Au RdC, une cuisine immense avec cheminée monumentale et moult ustensiles de cuisine en cuivre de très grande taille et aussi vaisselier garni de faïences d’Apt. Nous parcourons une suite de pièces, au plafond à la française, fenêtres à meneaux, et qui abritent encore quelques merveilles, dont par ex. une tapisserie d’Aubusson représentant un couple légendé « Amour et Fidélité » (commentaire de Christian : il a les mains baladeuses au niveau du corsage !).

Puis l’aile Renaissance édifiée à partir de 1537 où l’on découvre le grand escalier. Escalier à vis, monumental, aux marches très larges, chef d’œuvre d’architecture savante : une même dalle de pierre constitue la marche, la double gorge torsadée centrale. C’est d’une grande et rare beauté. La sallestre, pièce d’apparat, avec une cheminée monumentale ornée de colonnes aux formes étranges d’amphores aux pieds griffus. Des petits meubles réalisés par les Compagnons du Devoir, et un très grand médaillon en plâtre représentant les Trois Grâces qui curieusement se tournent le dos !

Enfin les pièces à musique, avec épinette, piano ancien, xylophone et divers autres instruments. Pour terminer, pièces souvenirs de la Grande Guerre, poèmes, photos, gravures, et objets de guerre miniature.

Nous ressortons à l’air libre, pour retrouver une conférencière qui doit nous emmener sur les pas d’Albert Camus qui vécut les dernières années de sa vie à Lourmarin et où il est venu à la demande de son ami Girard, grand homme de théâtre. R.V. sur le stade de foot, puisque Camus était un passionné de la grande pelouse ainsi que de théâtre. A chaque étape elle nous lira un extrait de la littérature du romancier.

De là nous partons, d’un pas plus très léger, parce que attention la grimpette commence à être rude, mais qu’importe, la passion de la découverte étant toujours intacte, nous allons visiter le château d’Ansouis. Heureusement nous ne serons pas déçus.

C’est la « châtelaine », une dame tout à fait charmante, qui nous reçoit et raconte qu’elle et son mari en rêvaient. Il s’est trouvé que lors du décès de la Duchesse de Sabran Pontevès, les successeurs n’ayant pu faire face aux dettes de l’un des leurs, on dû se résoudre à vendre le château qui n’a pas trouvé preneur et est resté à l’abandon plusieurs années. Il y a deux ans une vente « à la bougie » a permis aux propriétaires actuels de l’emporter face à Pierre Cardin lui-même extrêmement intéressé. Un projet pharamineux puisque l’ensemble ne comporte pas moins de 150 pièces.

Comme tous ces châteaux de Provence, c’est à l’origine une forteresse militaire et l’on y retrouve les Comtes de Provence, de Forcalquier puis la famille de Sabran. Au 17e siècle un deuxième château, d’inspiration renaissance vient s’ajouter au château médiéval. La façade, avec frontons à volutes, est en pierre blanche de Bibémus. Un escalier, à l’italienne, en perspective, et aux marches dites « royales » nous emmène au premier étage. Où l’on trouve des roches creusées permettant le passage vers différentes parties du château et un puits de 32m de profondeur qui en fait aboutissait à des galeries permettant de s’échapper vers la campagne environnante en cas d’attaque !

Puis la salle des gardes, avec meurtrières, devenue maintenant chapelle privée, avec un autel à la romaine en marbre. Portrait d’un Christ dit « implorant » c.à.d. la tête penchant vers la gauche donc encore vivant. Et une peinture de Marie-Madeleine, aux seins découverts, copie du célèbre Titien.

Les « châtelains » actuels ont acquis le château vide de tous meubles et ont tout remeublé au gré de leurs envies, leurs possibilités, leurs opportunités et y ont entrepris d’énormes travaux de rénovation. Dans la partie renaissance, des pièces en enfilade, dont les décors style 18ème siècle, sculptures et moulures sont en plâtre appelées « gypseries » (par opposition aux moulures traditionnelles en bois). A noter que chaque angle des pièces est arrondi ce qui a pour but selon la légende de repousser le diable et les mauvais esprits. Entre autres curiosités, des baignoires habillées d’un enrobage en canné, une très jolie niche à chien capitonnée ayant appartenu à Marie-Antoinette.

Une des chambres avec lit à baldaquin et pièce annexe, dite garde-robe, est appelée chambre de Raymond Barre lequel était très ami avec la Duchesse. Généralement les chambres comportent plusieurs pièces : la chambre de Madame, celle de Monsieur et une pièce « entre-deux ». On accède à une grande terrasse avec une statue de lion en pierre ; en contre-bas on peut admirer un beau jardin, dit à la française, garni de buis taillés en topiaires.

Dans la partie médiévale du château, une immense cuisine et surtout d’une rare originalité : une petite maison indépendante, pour l’intimité, tout en étant totalement intégrée dans le château, avec terrasse et jardin privé. La pièce principale, de forme ronde, est très joliment décorée de frises en gypserie, le tout d’un grand charme et tout à fait insolite.

Le programme de cette journée fut comme toujours très instructif et intéressant et nous commençons, nous Normands, à certainement mieux connaître cette belle région de Provence que beaucoup de Provençaux d’origine.

Michèle Maignal

Juin 2011

dimanche, novembre 28, 2010

Les Baux de Provence... par Michèle.


LES BAUX DE PROVENCE

16 oct. 2010







L’arrivée sur le village est impressionnante : un univers chaotique, désordre minéral fait d’éboulis de roches et d’aiguilles acérées qui, comme des guerriers, monteraient la garde pour interdire toute approche. Et le château, ancienne forteresse, où plutôt ce qu’il en reste, se confond totalement avec le large éperon rocheux dénudé sur lequel il est accroché qui domine la plaine de la Crau jusqu’à la mer. Baux, Balc, signifie « escarpement ».

Construit au 10e S par Isnard, début d’une lignée de seigneurs ambitieux et conquérants jusqu’à la démesure et s’imposa en Provence au gré des luttes, intrigues et alliances. Selon Mistral « Race d’aiglons jamais vassale ».

Au 12eS ils prirent comme devise « Au hasard Balthasar » entretenant la légende de leur descendance de ce Roi Mage, d’où sur leurs armes l’emblème d’une étoile à 16 raies d’argent.

En 1162 après la défaite face aux Comtes de Provence, le château est rasé, mais bientôt reconstruit.

Nouveau déferlement de violence fin du 14e avec Raymond de Turenne, tuteur de la jeune Alix des Baux, surnommé le fléau de la Provence. Ce seigneur brigand sema la terreur dans toute la région et rançonnait à tout va. Ceux qui ne pouvaient pas payer étaient précipités du haut du rocher. D’une cruauté sans nom il était d’une jalousie morbide ; il tua sa maîtresse dans un accès de rage, préleva son cœur qu’il cuisina et le servit à sa femme. L’histoire ne dit pas si elle s’en régala !

La seigneurie des Baux échut par héritage à René d’Anjou, dit « le bon Roi René » puis ensuite dans les mains du roi de France.

François Ier vint visiter la place-forte des Baux où il fut accueilli avec des fêtes somptueuses par la noblesse et plein de jeunes et jolies filles. L’une d’elle attire son attention et il l’invite ; elle semble ne pas lui résister mais, très vertueuse, expose son visage aux vapeurs de soufre. Défigurée elle se cache sous un voile et le roi est rempli d’effroi lorsqu’il la voit. Il dira qu’il n’a pas pu consommer son casse-croûte ! Comme courtoisie il y a mieux ! Ensuite on vantera partout la grande vertu des jeunes filles des Baux.

Avec la Réforme qui se répandit dans la ville les passions se déchaînent. Ses partisans s’emparèrent du château, ont détruit la chapelle et jeté les reliques de Sainte Catherine dans un puits. Du temple de l’époque, démoli par la suite, il reste une fenêtre conservée sur laquelle la devise « Post tenebras lux » (après les ténèbres la lumière) est toujours visible.

Sous Louis XIII et suite à une révolte du Parlement d’Aix ce château qui narguait la puissance royale fut assiégé et les remparts démantelés. Les habitants durent racheter le château, mais totalement impécunieux ils le laissèrent démanteler par des petits entrepreneurs de la région.

En 1642, le Roi rachète le château, totalement en ruine, et en fait cadeau aux Grimaldi pour les remercier d’avoir chassé les Espagnols du Rocher. Ils deviennent ainsi Marquis des Baux, titre uniquement honorifique maintenant.

Pour accéder au château on traverse le village, ses rues pentues où se succèdent boutiques de souvenirs, d’artisanat d’art, et restaurants ; un peu village musée. Un vilain mistral glacial s’est invité et nous accompagnera avec obstination pendant toute la journée

De cette forteresse, gardienne des Alpilles, il ne reste pratiquement rien, et notre guide nous invite à faire preuve de beaucoup d’imagination pour nous représenter l’ampleur et la majesté de cet ensemble fortifié qui avait dû être grandiose.

Le parcours, avec des passages quelques fois plutôt « acrobatiques », est jalonné de grands panneaux colorés explicatifs représentant la vie dans cet environnement si particulier et aride où il n’y avait pas d’eau qu’il fallait aller chercher jusqu’au Val d’Enfer pour la remonter à dos de mulet.

Comme pour illustrer l’esprit belliqueux de cette place forte on a installé d’impressionnants engins de guerre. Le couillard (au nom évocateur dû à sa forme particulière !) peut envoyer des projectiles de 30 à 80 kilos à une portée de 180 m à une cadence de 10 coups à l’heure. Le trébuchet quant à lui, moins rapide que le couillard, a une portée de 400 m. Un autre engin plus léger, la bricole, était manié par des femmes et les vieux. Ces engins imposants étaient loués et arrivaient en pièces détachées et montés sur place.

Le trou aux lièvres intégré au système de défense était un passage souterrain protégé sous la surveillance des gardes postés dans une galerie en surplomb. Des ennemis qui réussissaient quand même à entrer butaient sur une fausse porte et étaient capturés. La Tour Sarrasine : au Moyen Age les razzias des barbaresques, sarrasins, étaient monnaie courante et des hommes en armes y étaient postés en permanence en observation.

La vie s’organisait en « première basse-cour » qui accueillait l’ensemble des fonctions résidentielles et communes. Le seigneur et sa famille logeaient dans le donjon situé tout au sommet. Un grand bâtiment contigu abritait la chapelle, des salles voûtées d’ogives, la citerne et la maison du four. La « seconde basse-cour », isolée de la première par un fossé, abritait quant à elle les ateliers et le personnel domestique. Un peu plus loin d’immenses pigeonniers attestaient de la fortune du seigneur. Des grottes troglodytes servaient d’habitat et de rangement pour conserver l’eau et l’huile.

Outre Frédéric Mistral un autre poète, Charles Rieux, a su chanter les heurs et malheurs de cette contrée où un mausolée lui est consacré. Fils de fermiers illettrés, d’une famille de 10 enfants, il veut devenir poète et encouragé par Mistral écrit en provençal et il a même traduit en Provençal l’Odyssée d’Homère !

Au XIVèmeS le village des Baux comptait 3000 à 4000 habitants ; il y avait un hôpital, des

arènes. Le village est resté longtemps abandonné à partir du XIXe S. Il a été ressuscité à partir de 1950 grâce à l’obstination d’un maire pugnace, Raymond Thuillier, célèbre cuisinier français.

Arès le déjeuner nous nous rendons à la Cathédrale d’Image au Val d’Enfer à deux pas de la cité des Baux, une carrière désaffectée, (température toujours égale à 16°), un endroit à la fois grandiose et chargé de mystère lieu de création de « l’image totale » créé en 1977 par Albert Plécy, journaliste féru d’images. Des grands noms y ont laissé leur signature tels le Commandant Cousteau, Haroun Tazieff et Jean Cocteau l’a choisi comme cadre de son ultime film « le Testament d’Orphée ». Il semble Que la ville des Baux n’ait pas voulu renouveler le bail à l’association. Quid de son devenir ?

Cette année c’est l’Australie (réalisation Jean Charbonneau) dont nous verrons défiler les images, projetées sur les murs, le plafond, le sol. Nous sommes immergés « dans » les images aux couleurs somptueuses. Paradis des oiseaux (700 espèces), des plantes et des animaux étranges, les paysages désolés du busch ou la vie trépidante des grandes villes. Les peintures réalisées par les Aborigènes, hautes en couleur très riches à la symbolique puissante.

L’Australie couleur grande bleue où nous assistons à l’arrivée du voilier L’Endeavour du Capitaine Cook en 1770, sur une côte des plus inhospitalière où plus de 800 navires ont coulé. Et la grande barrière de corail de 2000 km, 5000 îles ou récifs, la plus grande structure vivante sur terre. Les forçats et aventuriers suivront pour peupler ce continent inexploré. L’Australie verte du littoral et l’Australie blanche des villes où vit 90 % de la population.

Par contraste, l’Australie rouge de l’Outback, forêts d’eucalyptus, puis le spinifex, buissons d’herbes piquantes, où vivent les dragons, les goannes, et enfin les immensités rouges où souffle le vent sur un paysage infini, monde du silence, et au milieu de nulle part une baraque, une station multiservice.

Les aborigènes 2,2 % de la population ne forment pas un peuple homogène avec env. 200 langues différentes. Longtemps en bute aux conquérants venus d’ailleurs, maintenant les deux-tiers vivent en milieu urbain.

Un autre continent, un autre monde fascinant par son immensité, sa diversité, ses contrastes, avec un côté un peu mythique à la fois si proche et si loin de notre culture et ses symboles aussi éloignés l’un que de l’autre que sont l’Opéra de Sydney et le Rocher Ayers Rocks.

Michèle Maignal

Novembre 2010

mercredi, octobre 06, 2010

Escapade Normande... daprès Michèle.






Escapade normande

ROUEN

Quelle belle ville. Et pas si humide que cela (les réputations et les a priori ont la vie dure). D’ailleurs les parapluies n’ont pratiquement pas servi. Et puis, foi de Normands, ce n’est pas quelques gouttes de pluie qui auraient pu nous faire peur.

Car nous avons marché, arpenté, regardé, admiré, la tête levée et le nez au vent, humé l’air de la ville ; nous avons pu nous imprégner de son histoire, de son passé, si riches, et de son présent si agréable où il fait bon vivre.

Surtout nous avons été gâtés avec un guide-conférencier absolument fascinant : Dominique.
Nous avons toujours eu la chance au cours de nos visites de croiser des hommes et surtout des femmes de très haut niveau. Mais lui est vraiment hors normes. Une érudition époustouflante, racontée avec gaîté et jubilation à un débit de mitraillette, entrecoupé de quelques « blagounettes » généralement visant les dames, plus quelques questions insidieuses pour voir si l’on suit. Pas le temps de reprendre son souffle. Il vit ce qu’il nous raconte ; tout le corps participe : la tête bouge, les bras se lèvent, les doigts virevoltent. Un acteur au service de son art. Un virtuose !

Notre première visite sera pour le Musée Le Secq des Tournelles, anciennement église Saint Laurent des XVe et XVIe siècles devenue Musée de la Ferronnerie qui abrite une fantastique collection d’arts du fer . Ce musée a été démarré en 1862 par Henri Le Secq des Tournelles, héliographe (photographe) des monuments et continué par son fils qui l’a légué à la Ville de Rouen en 1921.

Ces collections aussi vastes que variées reflètent les modes de vie, l’ingéniosité, et les qualités artistiques des anciennes générations : des grilles d’une finesse de dentelle extraordinaire, des rampes, heurtoirs, clefs, serrures d’une complexité et ingéniosité remarquables, et beaucoup d’enseignes, toutes plus belles les unes que les autres, tellement inventives, aux noms évocateurs : « à l’homme armé », « au puits sans vin », « à la tête de Maure », « à l’arbre sec ». Une maquette conservée du clocheton de la cathédrale a permis une reconstruction fidèle lors de la dernière grande tempête qui l’avait mis à mal. Un coffre à linge en bois ferré, est l’ancêtre de l’armoire laquelle n’apparaîtra que fin 15e/déb.16e S.

Au premier étage, les métiers : chirurgie (clystères, trépans, et autres instruments de torture sensés vous guérir), barbiers, vènerie, tailleurs de pierres, appelés appareilleurs, avec leurs compas, maîtres à danser (pour mesurer l’intérieur d’un volume), pantographes, et encore des balances, pesons, trébuchets.

Un autre aspect de ces collections, les éclairages (mouchettes, éteignoirs), briquets, des plaques de châtelaine, des corsets en fer et ceintures de chasteté, et beaucoup de bijoux en acier poli à facettes reflétant la lumière. Encore plus surprenant : la fonte de Berlin, née au XVIIIe S et qui perdure jusqu’à la fin du XIXe.A l’origine : pour aider à l’effort de guerre lors des guerres napoléoniennes, la Prusse et la Saxe demandent à la population de faire don de tous les bijoux, vaisselle et objets de valeur. Pour les remplacer, tous ces objets seront reproduits en fonte, alliage de fer et de carbone, d’une couleur gris-noir laquée ou patinée. Leur succès est tel qu’il dépassera rapidement largement les frontières de l’Allemagne.

L’après-midi sera consacré à la découverte de Rouen en compagnie d’un autre guide, Jacques. Il y aura évidemment beaucoup à voir et à raconter. Pour commencer, la cathédrale, gothique, construite sur plusieurs siècles avec une flèche de fonte la plus haute de France. Si des statues manquent sur la façade, il ne faut pas, selon Jacques, incriminer la Révolution comme on a coutume de le croire, mais plutôt les guerres de religion. Dont acte. A l’intérieur de la cathédrale, quelques vitraux rescapés de la guerre et nous pouvons voir l’impact des trois bombes qui sont tombées à l’intérieur, une n’ayant pas explosé, les deux autres ont causé d’importants dégâts comme on peut le voir sur des photos d’époque. Heureusement les énormes piliers de soutien ayant par miracle tenu bon la cathédrale est restée debout.

Dans le vieux Rouen, des rues piétonnes qui en conservent le charme, des maisons à pans de bois et à encorbellement. Ce détail architectural avait pour but de gagner de la surface en étages, puisque que les taxes étaient perçues sur la surface au sol. Malins les Normands. Des rues tellement étroites que l’on pouvait se parler, et même se bagarrer, d’une maison en face de l’autre. Victor Hugo avait nommé Rouen la ville aux cents clochers ; en réalité il y en aurait en fait 127. Surprenant, non ? La ville comptait aussi un nombre très important de fontaines, dont une conservée ressemble au fameux Mannenkenpis. Plus loin, une belle porte sculptée que le gros Goering, qui pillait sans vergogne toutes les œuvres d’art qui lui plaisaient, n’a pas pu emporter parce qu’elle ne rentrait pas dans le coffre de sa voiture.

Nous ne pourrons pas visiter toutes les merveilles que recèle la ville, comme par exemple l’église Saint Maclou, joyau de l’art gothique flamboyant, la Palais de Justice, ancien Parlement de Normandie, l’hôtel de Bourgtheroulde. Parmi les curiosités incontournables : l’Aître Saint Maclou (du latin atrium) cimetière dont la création remonte à la Grande Peste Noire de 1348. Vers 1521/22, nouvelle épidémie et pour augmenter les capacités du cimetière on y construit autour des galeries surmontées d’un étage à usage d’ossuaire. Toujours cimetière jusqu’en 1781, l’Aître abritera une école pour garçons pauvres du quartier. Après diverses activités, elle abrite maintenant l’Ecole Régionale des Beaux Arts.

Et puis bien sûr la plus célèbre des curiosités : le Gros Horloge. LE, parce que à l’origine le français comportait trois genres, le neutre ayant été remplacé par le masculin. Dans un beffroi gothique à arche renaissance, un mécanisme extrêmement sophistiqué qui continue de faire l’admiration de tous. Une aiguille unique pointe l’heure sur un double cadran avec l’agneau pascal qui symbolise les armes de la ville.

Le soir nous nous retrouvons tous pour dîner au restaurant Pascaline. Le repas s’y déguste avec plaisir dans une ambiance des plus agréables comme il se doit. Nous ne manquerons pas de téléphoner aux Ramier, qui n’ont pu venir, pour un vibrant coucou. Coco aura droit à un ban enthousiaste pour la remercier de son organisation. Un merci collectif à Florys pour avoir créé l’association. Qui est une « Amicale » dans le vrai sens du terme.

Ensuite, la nuit tombée, nous irons admirer les illuminations sur la façade de l’Hôtel des Beaux Arts. Eblouissant : il s’agit de projections en immense sur la façade de tableaux les plus célèbres des Impressionnistes, dont celui nettement moins connu de Caillebotte « Vive la France ».

Puis tout le monde va se coucher, pour la plupart au même hôtel, d’ailleurs très bien situé en plein centre, fatigué et content, espérant bien dormir parce que le lendemain nous aurons droit encore à un programme chargé …

Dès potron-minet, Coco entraîne une petite équipe de marcheurs courageux et curieux pour une autre visite de SA ville. Pour certains une vraie découverte, pour d’autres une redécouverte.

Place du Vieux Marché où Jeanne d’Arc fut brûlée vive le 30 mai 1431 et où une statue moderne y magnifie la grande sainte ainsi que l’Eglise Sainte Jeanne d’Arc, d’une architecture résolument moderne et audacieuse qui fit hurler les Rouennais lors de sa construction. La toiture évoque la mer avec une couverture couverte d’écailles, les ouvertures sur un côté sont en forme de poisson, symbole du Christ. Mais le plus admirable sont les vitraux anciens très colorés provenant le l’ancienne Eglise Saint Vincent détruite pendant la guerre. Heureusement, un conservateur, M. Potier ( ?), homme habile et prévoyant avait eu l’idée de faire auparavant descendre ces joyaux de l’art religieux et les entreposer dans des caisses à l’abri. De l’extérieur, le soir ces vitraux illuminés par l’intérieur de l’Eglise offrent un spectacle féerique. Croyant ou non-croyant, c’est l‘émotion à l’état pur. Remarquable, le marché couvert est toujours là dans le prolongement de l’église. Merci Monsieur Jean Lecanuet.

Plus loin, la Maison natale de Corneille, puis la Maison de Gustave Flaubert, qui était chirurgien, devenue Musée de la Médecine. Nous nous en mettons encore plein les mirettes avec le Palais de Justice et bien d’autres monuments anciens. Nous longeons le Champ de Mars pour arriver jusqu’aux bords de Seine où les anciens docks ont été aménagés en promenade. Au loin, le nouveau pont à tablier unique levant permettant aux grands voiliers de venir jusqu’au cœur de la ville. Rouen a développé un réseau de transports urbains modernes, et non-bruyants, métro-bus, nombreuses lignes de bus. D’ailleurs une grande artère a proximité des quais est réservée à la seule circulation des bus dans les deux sens ; les voitures y sont interdites.

Vite, dépêchons-nous pour notre premier rendez-vous avec notre phénomène Dominique au Musée des Beaux Arts pour l’Exposition « Une ville pour l’impressionnisme ».où nous aurons encore droit à un show éblouissant.

Equipés de nos oreillettes et Dominique de son micro, nous partons à la découverte de toutes les toiles qui ont Rouen et sa région pour thème. Turner en précurseur, Monet le reconnaît comme son Maître.. Et bien sûr parmi les œuvres les plus marquantes on retient pardessus tout Monet et sa perception de la cathédrale de Rouen peintes entre 1892 et 1894 où il traduit tous les frémissements des ombres lumières. Durand-Ruel lui consacre en 1895 une exposition où seront exposées vingt versions de la cathédrale peintes à toutes les heures de la journée et tous les temps. Pissaro, Gauguin, Boudin, Sisley et d’autres moins connus tels que Albert Lebourg ou Charles Frechon ont séjourné plus ou moins longtemps à Rouen.

Leurs pinceaux magiques ont immortalisé la ville, les vieilles rues et le Gros Horloge, la Seine et ses clapotis, l’île Lacroix et le pont Boieldieu, la Côte Sainte Catherine, les ciels mouillés, laiteux ou chargés de nuages, ou même clairs et lumineux. Et aussi le pont de chemin de fer et des fumées d’usines, le développement industriel de la ville étant en marche. Traduisant la ville dans son vécu, une immense place mouillée le soir, des dames vues de dos qui se hâtent en relevant leur jupe à cause de la pluie, des lampadaires qui diffusent une lumière blafarde, et au loin un pont.


L’après midi : visite du Musée de la Céramique, toujours avec Dominique
Bien avant Rouen on connaît au XVIe S les premiers ateliers de faïence en Ombrie et Toscane et à Nevers. Toujours en bleu et blanc influence de la porcelaine de Chine Dans les années 1550 Masseot Abaquesne démarrera une importante production de pots à pharmacie pour poudres, onguents, simples et autres, et surtout pour la Thériaque (panacée universelle de 98 composants dont du venin de vipère). Pour atteindre les températures très élevées nécessaires aux cuissons des céramiques il fallait pour alimenter les fours d’énormes quantités de bois. Jusqu’en 1690 aucune décoration ne comportera de couleur rouge parce que le pigment fusait (migrait) dans le support ; c’est à cette date que l’on commence à maîtriser la couleur rouge par petits traits.

Pendant une certaine période si Delft aura la prépondérance de la céramique sur le plan mondial c’est Rouen qui dominera sur le plan national. Après différentes fortunes, la faïencerie connaîtra un essor certain sous Louis XIV qui, pour financer les efforts de guerre, sollicitera la population à faire don de sa vaisselle en métal précieux. Las ! La vaisselle est enterrée et ni vu ni connu on la remplacera par de la faïence. De très belles pièces, pichets, aiguières, bannettes (corbeilles à pain) de forme rectangulaires à coins coupés, que nous pouvons admirer sur une table dressée « à la française », c’est-à-dire sans les verres tous les plats étant apportés ensemble sur la table.

Un des grands noms de la faïencerie est Charles Haviland porcelainier qui ouvre en 1872 un atelier de porcelaine expérimentale. Il confie la direction de son atelier parisien à Félix Bracquemond qui introduit dans la céramique la technique du décor à la barbotine colorée sur terre cuite mise au point par Ernest Chaplet. On appelle un dessin préparatoire « un poncif ».Après avoir donné une forme à l’argile, au tour ou au moule, la terre crue est cuite une première fois « au dégourdi » autour de 800°C. Le décor est alors peint sur la pièce à l’aide d’un pinceau trempé dans de la barbotine colorée composée d’argile liquide et d’oxydes métalliques. Une fois sec ce décor est recouvert d’une épaisse glaçure, souvent chargée en plomb, avant de subir une nouvelle cuisson.

On introduira les peintures impressionnistes qui trouvent difficilement amateur ; on préférera les décors de fleurs et oiseaux dont on retiendra entre noms celui de Charles Midoux et les paysages à la Corot. Un autre nom à retenir est celui de Marie Bracquemont qui introduira le portrait dans l’art de la faïence. D’étonnantes œuvres ont été réalisées, comme par exemple ces deux mappemondes, prouesse technique, portées sur colonnes, l’une représentant le globe terrestre, l’autre le globe céleste. Au XIXe des vitrines de boutique auront pour décor des œuvres monumentales en faïence illustrant leur activité, comme par exemple un magasin de fleurs ou d’instruments de musique.

Nous traversons un tout petit salon tapissé de lambris en chêne sculpté, rescapés d’un petit pavillon à musique déménagé pièce par pièce en Amérique ; ces lambris n’entrant pas dans les caisses de transfert nous pouvons continuer à les admirer. Puis, cette visite pleine d’enseignements se termine et nous prenons congé à regret de Dominique.

Nous avons pendant deux jours eu notre content d’émerveillements et nous nous quittons tous très contents de notre escapade normande. ! Encore un grand merci et félicitations à Coco.

Michèle Maignal
Septembre 2010

samedi, octobre 02, 2010

La journé d'Arles


ARLES 22 mai 2010

« Veni, vidi, vici : je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu » avait dit Jules César après l’une de ses victoires en 47 av.J.C. « Ave César », ceux qui te regardent monter des eaux te saluent.

Nous ne pouvions pas rater l’exposition de l’année au Musée de l’Arles Antique « César, le Rhône pour mémoire » consacrée au buste de l’un des plus grands hommes de la Rome Antique qui a octroyé à Arles, à l’époque Arélate, en 46 av.J.C. le statut de colonie romaine pour la remercier de l’avoir soutenu dans sa lutte contre Pompée à Marseille.

Parce qu’il ne s’agit pas de n’importe quelle tête : retrouvée dans les eaux boueuses du Rhône où elle baignait depuis très longtemps. Bien sûr on ne sait ni quand ni comment elle est arrivée là. Mais elle est extrêmement belle, en marbre de Phrygie, et bien conservée. Il semblerait d’après les experts que ce soit la seule sculpture faite du vivant du dictateur, toutes les autres ayant été réalisées post-mortem d’après un masque funéraire. L’expression du visage ridé et désenchanté, tellement réaliste, en est la preuve.

De par sa situation au confluent des principales voies navigables de l’époque, Arles était au cœur de tout le trafic commercial pour tout le pourtour méditerranéen. Et des milliers d’objets du plus gros au plus petit ont été repêchés ou gisent encore dans le fond du fleuve. Des objets les plus insolites, comme ce sarcophage !, raffinés comme cette coupe bleutée en verre , et de toutes provenances, même d’Afrique. Des amphores par milliers, de toutes origines (Grèce, Palestine, Crète, Asie Mineure), de toutes tailles, toutes formes et de toutes utilisations : huile, vin, conserves de poisson, sauce de poisson. Elles étaient facilement identifiables par un marquage spécifique.

On se doit d’admirer le courage des plongeurs qui jour après jour vont fouiller dans les eaux glauques du fleuve où l’on ne voit pas à deux mètres et le fond est une vraie poubelle. L’archéologue Luc Long, l’enfant du pays, est un de ceux qui y ont consacré une grande partie de leur vie. Une video nous montre combien cela doit être angoissant de s’enfoncer dans cet univers de ténèbres où même des hommes expérimentés n’ont pu résister à la panique et on abandonné. On peut également imaginer l’intense émotion qui doit submerger les plongeurs lorsqu’un trésor est arraché à sa gangue de boue.

Car l’exposition regorge d’autres merveilles : très grande amphore en bronze, casseroles en cuivre finement sculptées, statues en marbre les plus fins, ou en bronze, ou même recouvertes d’or pour cette Victoire. On y croise nombre de personnages de l’Antiquité : Bacchus, Esculape en toge avec son caducée, une Artémis éphésienne, un Lépide balafré, Neptune avec un chien et un admirable « barbare » en bronze, à la musculature magnifique, portant barbe et moustache, les mains liées dans le dos mais fier et arrogant.

Après tant de beauté et cette plongée dans le monde antique, nous allons déjeuner dans un restaurant, la Caravelle, spécialisé dans la cuisine de l’Arles Antique, menu élaboré par Taberna Romana ! Entre nous on ne sait pas trop ce que l’on a mangé, même si les noms simili-latins étaient « traduits » en langue vulgum moderne. Mais bon, ce n’était pas mauvais, bien qu’original. Evidemment on ne peut pas manger tous les jours de la bonne cuisine normande à la crème !!!
L’après-midi, visite guidée de Arles (guide-conférencier pour une fois pas terrible !).

Michèle Maignal / Juillet 2010

vendredi, juillet 16, 2010

Pique-nique de la Ste Baume... selon Michèle


Picnic Sainte Baume dimanche 27 juin 2010




Magnifique, mystique et mythique Sainte Baume.
Accueillante Sainte Baume. On s’y presse nombreux dès les beaux jours, pour goûter la nature, faire des randonnées, et emprunter le raide chemin qui mène jusqu’à la grotte sacrée.
On y vient pour certains faire ses dévotions à la grande Sainte et aussi surtout admirer le somptueux panorama que l’on découvre de là-haut.

Quant à nous les Normands, amoureux de la Provence, sommes venus pour un pique-nique et passer ensemble une journée forcément sympathique. Par chance nous avons réussi à trouver un endroit tranquille et relativement frais pour nous y poser.

Avant de nous installer pour déjeuner, nous avons droit à un apéritif, concocté et réalisé, selon la formule d’Evelyne, par les « petites mains » de bonne volonté. C’est comme toujours varié et délicieux. A nouveau : Merci et félicitations !

Ensuite nous dressons les tables pour y grignoter nos salades, dans une atmosphère gaie et détendue. A un certain moment éclats de rire et cris : Philippe est tombé ; rien de cassé, sauf sa chaise.

Pas question de faire la sieste : tables repliées et sacs glacières rangés, nous nous installons en cercle autour de notre chère Présidente. Après avoir donné toutes les informations sur les soirées théâtrales et distribué les cartes d’abonnement, elle évoque les soirées poétiques de Pourrières crées par l’Association dont elle fait partie avec Jacques ainsi que Hubert et Clotilde. Les inscriptions sont prises.



Puis Evelyne, mystérieuse et solennelle, nous annonce une grande et belle surprise : nous avons un écrivain de plus dans notre Association (nos Normands ont décidément bien du talent !). Notre Christian, technicien, informaticien, s’est révélé également poète. Il a réussi, ce dont beaucoup rêvent, écrire un livre, « son livre », au titre surprenant et mystérieux

« Le garçon qui dessinait des baobabs … »

Avec beaucoup d’émotion Evelyne nous présente l’ouvrage et nous en parle avec la sensibilité qui la caractérise. Le récit de Christian déroule les années, semble-t-il heureuses, de son enfance et de son adolescence en Normandie. Chronique d’une famille d’enseignants « à l’ancienne ». Le sous titre du livre s’intitule « fils d’instits, à l’école de ses parents ». Ecolier, il découvre les baobabs qui lui feront aimer l’Afrique. De l’importance d’un dessin, sur un destin…Souvenirs, nostalgie d’une époque révolue où les plaisirs les plus simples étaient source de joie.

Christian tient à remercier Coco pour l’avoir soutenu tout au long de cette année de création.

Nous vous invitons tous à le lire et le faire connaître autour de vous.
Le livre est disponible auprès de Christian au prix extrêmement modique de 12 € dont une partie est reversée à une association humanitaire « Le Lac Rose au Sénégal ».

Michèle Maignal
Juillet 2010