vendredi, octobre 30, 2009

Balade dans Antibes ...




Antibes
6 sept.09




Bien entendu les Grecs sont passés par là : Antipolis signifie « la ville en face », de Nice en l’occurrence, ce que nous expliquera avec son charmant sourire notre guide-conférencière, Cécile.
Port de commerce et ville fortifiée à la frontière franco-savoyarde, elle deviendra française sous Henri IV. Par la suite Vauban, encore lui, toujours génial, entreprendra de grands travaux pour fermer l’anse et structurer le port qui menaçait de s’ensabler. Le port actuel ne compte plus que deux bateaux de pêche, mais est devenu le premier port européen de plaisance avec 1600 anneaux au total, sans compter l’annexe dite « port des milliardaires » pour les gros bateaux, dépassant en capacité tous les ports de la côte. Cela vous fait-il rêver ?

Dans la vieille ville, découvrons quelques curiosités : une maison avec masques, des portes sculptées (avec porte et personnages en relief), une charmante petite place avec un micocoulier très ancien à cinq branches. Près des tours carrées dites « sarrasines », la cathédrale, qui n’a plus d’évêque depuis longtemps, et la chapelle dite « des gardes » parce que des fidèles de la garde de Napoléon y furent enfermés après le retour de l’Ile d’Elbe. Antibes étant restée fidèle au roi, une colonne érigée non loin de là relate cet événement avec l’inscription de 1818 : « Antibes ne sortira jamais de ma mémoire », réponse du roi à la députation du collège électoral du Var du 1er octobre 1815.

Dommage de ne pas avoir pu visiter le musée Peynet. Antibes compte aussi sa commune libre dite du Safranier, avec ses rues en pentes très fleuries à escaliers artistiquement pavés. Bien entendu elle n’abrite plus que fêtes et folklore ; mais romantisme pas mort, en sa mairie très symbolique les nouveaux mariés viennent se redire « oui » une seconde fois ! Charmant non ? J’allais oublier : nous aurons droit à une photo de « famille Normande » auprès d’un ancien lavoir.

Ensuite, les choses sérieuses : le Musée Picasso au Château Grimaldi. Maintenant Picasso, le Maître, ne devrait plus avoir beaucoup de secrets pour nous. Après l’exposition Cézanne/Picasso au Musée Granet, la visite du château de Vauvenargues, nous sommes imprégnés de sa vie et de ses œuvres. Picasso, incontournable, certainement. Incontesté, c’est peut-être moins sûr, n’en déplaise à ses thuriféraires et autre laudateurs.

Picasso vécut à Antibes pendant une petite année en 1946 et le conservateur du Musée Grimaldi laissa à sa disposition une pièce comme atelier en lui demandant de la décorer.
D’où des œuvres gigantesques, tout en symboliques, comme par exemple « les clefs d’Antibes », peintes sur le mur, puis d’autres grands tableaux, dont un sur plaque fibro-ciment au Ripolin, très coloré aux personnages mythologiques, appelé « La joie de vivre ».

A cette époque Picasso peint sur quantité de supports variés et inattendus: Ripolin sur papier marouflé, toile réutilisée, sur bois de chêne , Ripolin et graphite ou fusain. La plupart des thèmes tournent autour de la mer et des poissons, poulpes, soles, murènes, etc. et surtout les oursins dont nous retrouverons le thème décliné quantité de fois. Ensuite une galerie de photos de Michel Sima illustrant sur le vif la vie et le travail de Picasso, puis une série d’œuvres et dessins graphite sur vélin d’Arches et une salle dédiée aux faunes.
La dernière salle Picasso nous permet d’admirer un nombre incroyable de céramiques, sous vitrines, de toute beauté et époustouflantes de créativité. Et là chapeau, c’est une merveille.

La visite se terminera par la salle Nicolas de Staël, peintre d’origine russe, torturé qui finira sa vie si jeune et si tragiquement. Dernière toile inachevée de grande dimension « Le grand concert ». Il y a certainement un symbole dans ce titre.

Heureusement la terrasse du restaurant où nous déjeunerons est ombragée. Le repas est délicieux, de qualité, le service super sympa, efficace et dynamique.

Maintenant nous allons affronter les antres de la chaleur de la Verrerie de Biot . C’est un monde un peu surréaliste, en dehors du temps, où l’homme reste le maître de la matière et qui unit le présent et le passé. Entreprise du patrimoine vivant ce qui induit des critères d’un savoir faire, haute technicité, implantation et notoriété anciennes.

Les fours servant à la fusion du verre ne s’arrêtent jamais ; lors d’un défaillance d’un four, on un construit un autre à côté pour assurer la continuité. La composition du verre : silice, soude potasse et chaux. Tous les outils ont une spécificité bien codée et immuable ce dont nous aurons la démonstration in situ puisque nous assisterons à la fabrication, devrions-nous dire création, genèse de pièces de verrerie, uniques tout en répondant à des impératifs de fabrication et de perfection selon la charte de la Verrerie.

Les verriers travaillent en duo sous nos yeux admiratifs : la boule de verre incandescente, soufflée, modelée, recuite, etc. La spécialité de la Verrerie de Biot étant « le verre à bulle » la technique est deux fois plus compliquée. On assiste à une sorte de ballet de pas de deux où chacun donne la réplique sans dialogue mais dans la complicité . Nous admirons leur savoir faire, leur calme. Il faut savoir également qu’ils sont payés au résultat !

Le boutillage : Pendant leur temps de pause les ouvriers peuvent fabriquer des pièces selon leur imagination et qui sont vendues pour eux. Evidemment la maîtrise du procédé est très longue : le gamin, le verrier et enfin au bout d’env. huit ans le maître verrier. Avant la révolution le maître verrier avait droit au titre de chevalier et autres souffleurs au titre d’écuyer. Tout ceci fut aboli lors de la nuit du 4 août 1792 ! Pourquoi ?

Marketing oblige, la marque étant déposée (depuis 1961) toutes les pièces sont identifiées gravées dans les articles verriers. La Verrerie de Biot a depuis longtemps permis la création d’œuvres d’inspiration provençale, comme par ex. des flaconnages de parfum Molinard. De l’artisanat à l’art nous irons admirer les créations uniques et fantastiques du maître verrier Jean-Claude Novarro. Œuvres incroyables de complexité dans la beauté et dont certaines ont demandé jusqu’à plusieurs mois pour leur achèvement.

Après la fascination, le passage obligé par la boutique d’exposition et de vente. Beaucoup de belles choses, mais surtout une curiosité : le verre dit du cavalier, dont le pied est une boule ronde en forme d’anneau permettant de l’accrocher à la selle ; avec une version beaucoup plus grande et sophistiquée pour le champagne de Mme de Pompadour !

Nous nous quittons, encore éblouis d’avoir pu toucher du doigt ce que nos générations précédentes, nos ancêtres, ont su maîtriser la matière en la sublimant pour réaliser de telles merveilles, unissant la technique et la poésie.

Michèle Maignal Septembre 2009

jeudi, octobre 15, 2009

Le pot aux roses à Antibes le 6 septembre 2009


ELLES prennent le groupe à témoin: Quelques modestes sculptures juste ébauchées...


Mais ELLES oublient de dire que ce château est propriété familiale





ELLES ont mis à quai leur vieux bateau de pêche, le "LUCIEN" mais c'est un leurre, au loin on voit nettement leur yacht....







Et puis on approche du marché où toutes les tractations louches sont possibles dans la cohue...










Et là, on les surprend en flagrant délit, avec un témoin ou une complice???? Des échanges glauques..





Il faut se rendre à l'évidence! Il y a des signes extérieurs de richesse qui ne trompent pas.






Merci quand même, cette sortie était formidable!

Jacqueline Chab
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